L’huile essentielle de Ravintsara est considérée comme l’une des huiles les plus importantes en aromathérapie. Comme toutes les huiles, il faut savoir l’utiliser pour ne pas prendre de risques car le Ravintsara peut constituer un danger.
Qu’est-ce que l’huile essentielle de Ravintsara ?
L’huile essentielle de Ravintsara est issue d’un arbre de la famille des camphriers de Madagascar, où il est considéré par les Malgaches comme un arbre-médecin.
Il vit près d’un millier d’années et peut faire jusqu’à 20 mètres de hauteur. Extraite des feuilles, l’huile essentielle de Ravintsara a un parfum doux et légèrement camphré, bien qu’elle ne contienne pas de camphre !
En aromathérapie, l’huile essentielle de Ravintsara est une des huiles essentielles les plus utilisées. Elle a de nombreuses propriétés et comporte peu de dangers.
Notion de chémotype d’une huile essentielle
Pour être certain que l’huile essentielle que l’on choisit, il faut absolument se référer à l’identification botanique de celle-ci : le chémotype.
Dans un chémotype de qualité (signe aussi de la qualité du fabricant) on retrouve la dénomination en latin de l’huile (Cinnamomum camphora pour le Ravintsara), l’organe producteur de la plante (écorce, feuilles …), le terroir (montagne, plaine, région…) et le plus important, son identité biochimique (le 1,8-cinéole ici), laquelle est indispensable pour éviter de mélanger des huiles qui ne vont pas ensemble.
Certaines plantes ont une capacité à faire varier leurs essences (le chémotype) en fonction du lieu ou elles poussent par exemple, c’est notamment le cas du romarin, du thym et du camphrier.
Cette notion permet de connaître les indications et les risques toxiques de chaque huile essentielle. Vous saurez ainsi si l’huile essentielle de Ravintsara représente un danger pour vous ou non.
Est-ce que l’huile essentielle de Ravintsara est dangereuse ?
L’huile essentielle de Ravintsara, comme toutes les huiles essentielles, est relativement sûre. Elle possède de nombreuses vertus mais doit faire l’objet, comme toute huile essentielle, de certaines précautions lors de son utilisation.
L’huile essentielle de Ravintsara ne présente pas de risques pour les personnes l’utilisant convenablement et qui respectent les précautions d'usage.
On préfère l’éviter chez la femme enceinte car elle présente tout de même un risque pour le fœtus, en pleine formation, lors du premier trimestre de grossesse (risques qui disparaissent par la suite).
De manière générale, pour toute huile essentielle, pendant la grossesse :
- Ne pas ingérer d’huile essentielle sans la recommandation d’un professionnel formé aux huiles essentielles (médecin, pharmacien, aromathérapeute ou naturopathe)
- Pour les H.E. qui sont compatibles, ne pas dépasser un total de 6 gouttes par jour en application sur la peau.
- Toujours les diluer dans un excipient (huile végétale dite neutre ou produit cosmétique huileux)
- Éviter ces huiles essentielles fortement déconseillées : cyprès, cèdre, palmarosa, niaouli...
- En règle générale, éviter l’application de produits cosmétiques ou d’hydratation à base d’huiles essentielles sur le ventre.
En l’absence d’évaluation clinique chez certaines populations, l’huile essentielle de Ravintsara doit être limitée, car elle pourrait représenter un danger dans certaines situations. Elle est donc strictement interdite pour les enfants âgés de moins de 3 mois, pour les femmes enceintes de moins de 3 mois et pour les femmes allaitantes. Comme pour de nombreuses substances, peu d’essais sont réalisés pendant ces périodes de la vie et par précaution, leur utilisation doit être écartée.
Il est fréquent de mélanger les huiles essentielles. Cela augmente leur efficacité, on parle alors de synergie d’huiles essentielles. Il faut cependant être précautionneux dans la fabrication de ces mélanges et leur utilisation. Ces synergies peuvent être dangereuses surtout en automédication, le risque étant de mélanger des huiles ayant les mêmes identités biochimiques (cétones, terpènes…) et entraîner ainsi un risque de surdosage.
L’huile essentielle de Ravintsara ayant un chémotype 1,8 cinéole, ne doit pas être mélangée avec un autre chémotype 1,8 cinéole (comme le romarin 1,8 cinéole), car ces mélanges peuvent constituer des neurotoxiques à haute dose.
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Dans quelles situations est-elle déconseillée ?
L’utilisation de l’huile essentielle de Ravintsara est aussi contre-indiquée en cas d’asthme ou d’antécédents de crises d’épilepsie.
Comme vu précédemment, elle est déconseillée pour les enfants de moins de 3 mois, pour les femmes enceintes de moins de 3 mois et pour les femmes allaitantes.
En cas de doute, un avis médical ou d’un aromathérapeute expérimenté est toujours recommandé, avant d’utiliser une huile essentielle, que ce soit par voie orale, sur la peau ou en diffuseur dans la maison.
Quelles précautions prendre ?
« Tout est poison, rien n’est poison, c’est la dose qui fait le poison » disait Paracelse. Et cet adage est valable pour que jamais avec les huiles essentielles.
Ravintsara Cinnamomum camphora
Au moment de l’achat, veillez à ne pas confondre le Ravintsara (Ravintsara cinnamomum camphora) avec les nombreux autres Ravensare. Leur ressemblance phonétique peut tromper, alors qu’elles n’ont rien en commun en termes d’utilisations et de bienfaits.
L’huile essentielle de Ravensara (Ravensara anisata ou Ravensare aromatica), est une huile essentielle avec un chémotype à limonène. De plus, pour la récolter, on détruit l’arbre, ce qui n’est pas le cas de Ravintsara.
D’un point de vue écologique, ce n’est pas le même impact. L’huile essentielle de Ravensare contient du méthyl-chavicol, elle est donc contre-indiquée dans beaucoup plus de cas, notamment en application cutanée : le Ravensare est dermocaustique, ce qui n’est pas le cas du Ravintsara.
Le Cinnamomum camphora CT camphre (ou Bois de camphre) contient 50% de cétone, le Cinnamomum camphora CT linalol (connu sous le nom de Bois de Hô) vient du Laurier de Chine.
En revanche, le Cinnamomum camphora CT safrole ne devrait pas se vendre en France car c’est un précurseur de l’amphétamine isosafrole (ecstasy), sa commercialisation est donc contrôlée en Europe.
Vous l’aurez compris, ces diverses plantes et huiles essentielles qui en sont issues n’ont pas les mêmes propriétés.
Il est important, pour tout achat d’huile essentielle, de vérifier le nom latin du produit qui figure obligatoirement sur le flacon. Pour le Ravintsara : Cinnamomum camphora, l’origine systématiquement de Madagascar et son composant principal (ou chémotype) : le 1,8-cinéole.
Il est conseillé d’éviter un usage prolongé (plus de 3 semaines) et excessif (voir les dosages selon la voie d’administration), car, appliquée pure et en grande quantité, l’huile essentielle de Ravintsara peut entraîner une réaction allergique.
Si vous constatez une rougeur après utilisation par voie cutanée d’huile essentielle de Ravintsara, arrêtez immédiatement. Vous pouvez consulter un médecin ou un aromathérapeute qui vous conseillera une huile de remplacement, adaptée à vos besoins et sans danger pour vous.
Quelles utilisations et voies d’administration pour l’huile essentielle de Ravintsara ?
Par diffusion, olfaction ou inhalation
Distinguons bien les trois méthodes :
La diffusion se fait via un diffuseur adapté car il ne doit pas faire trop chauffer l’huile pour ne pas l’altérer. La diffusion d’huile essentielle de Ravintsara peut dessécher un peu les voies respiratoires, pensez à bien vous hydrater. On recommande 3 gouttes pour une pièce d’environ 20m2. Ne pas diffuser dans une chambre 30 minutes avant d’aller dormir.
En olfaction, 2 gouttes sur un mouchoir que vous respirez pendant 10 minutes, à raison de 3 inspirations toutes les minutes. Cette utilisation est idéale si l’huile est utilisée sur le plan psychique.
En inhalation, 3 gouttes dans un bol d’eau chaude (70°C environ), puis vous inspirez au dessus, pendant 3 à 5 minutes.
Par voie externe
Appliquez 2 gouttes d’huile essentielle de Ravintsara sur le poignet. Vous frottez les deux poignets l’un contre l’autre pendant 1 minute. Vous pouvez le faire chaque matin pendant 2 semaines en période hivernale ou en cas de fatigue passagère.
Il est possible aussi de masser le bas du dos avec 2 ou 3 gouttes pures (ou diluées) ou bien sur le plexus solaire notamment, pour pouvoir la respirer en même temps.
Ne pas dépasser la règle des 3 : 3 gouttes / 3 fois par jour / pendant 3 semaines maximum pour un adulte (hors femme enceinte ou allaitante) et 1 goutte / 3 fois par jour / pendant 3 semaines pour un enfant de moins de 6 ans et de plus de 3 mois.
Solange Lecoeur
Praticienne en Naturopathie & Aromathérapie
3 Commentaire(s)
( Complet et précis )
Pauvres Femmes enceintes, ou, allaitantes, elles ne peuvent pas en consommer ...
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