Les sources naturelles de molybdène

Le molybdène est un oligo-élément peu connu mais il est indispensable au métabolisme de certains acides aminés. Notre corps n’est pas capable de le produire, alors nous devons l’apporter à travers l’alimentation.

Grâce à cet article, découvrez les rôles et les sources naturelles du molybdène afin de les intégrer dans votre alimentation.

Qu’est-ce que le molybdène ?

Le molybdène est un oligo-élément, c’est-à-dire un micronutriment présent en faible quantité (presque imperceptible) dans la composition de l’organisme. Ce n’est pas pour autant qu’il faut le négliger !

Le symbole chimique du molybdène est Mo et vous le trouverez sur le tableau périodique des éléments sous le numéro 42. Il appartient à la famille des minéraux, plus spécifiquement aux métaux de transition.

Comme les autres oligoéléments, même à doses infimes, il agit de façon spécifique dans notre corps, notamment sur le métabolisme. Pour rappel, il existe une liste large palette d’oligo-éléments, quelques uns plus connus tels que le fer, le phosphore, le magnésium ou l'iode, mais aussi le chrome, le cuivre, le sélénium, le silicium, le manganèse, et le zinc sont des oligo-éléments, et tous ont des rôles importants dans notre organisme.

Un peu d'histoire : qui a découvert le molybdène ?

La découverte du molybdène était assez tardive par rapport à d’autres éléments du tableau périodique, car il n’existe pas à l’état natif, c’est-à-dire, il se présentait sous la forme de « molybdénite », une molécule complexe formée de molybdène et de plomb.

À la fin des années 1770, le chimiste suédo-allemand Carl Wilhelm Scheele a réussi à séparer l’oxyde de molybdène du graphite du plomb, et quelques années après, son collègue Peter Hielm a pu isoler le molybdène à partir de cet oxyde.

Pendant de longues décennies, il y a eu peu d’études sur cet élément et ce n’est que vers la fin du XIXe siècle que des scientifiques français ont remarqué les possibles utilisations du molybdène en métallurgie, notamment dans la réalisation des alliages et des blindages. C’était donc un métal prometteur pour l’artillerie en temps de guerre.

Aujourd’hui il est encore utilisé en métallurgie, où il permet de donner plus de résistance à l'acier face aux températures élevées.

Mais quel est le rapport avec notre corps ?

D’après la recherche, on a pu établir que le molybdène n’est pas synthétisé par l’être humain, mais il reste nécessaire pour certains processus du métabolisme des protéines.

Nous pouvons cependant l’obtenir à partir de l’alimentation et nous pouvons en stocker une faible quantité de molybdène dans le foie et dans les reins.

Les rôles du molybdène dans l’organisme

Le molybdène est capable de s’associer à différentes enzymes et contribue ainsi à la fabrication et au métabolisme normal des acides aminés soufrés. Pour rappel, les acides aminés sont les molécules qui donnent naissance aux protéines.

Parmi les acides aminés soufrés (ceux qui ont du soufre dans leur molécule) nous avons la méthionine (un acide aminé essentiel) et ses dérivés comme la cystéine, la taurine, la carnitine et le glutathion : tous ayant des rôles importants dans notre organisme.

Dans ces processus métaboliques, le molybdène peut avoir des interactions avec d'autres oligo-éléments dont le fer, le zinc et le cuivre, eux-mêmes participant aussi au métabolisme. Des oligo-éléments tels que le magnésium et le phosphore, sont aussi des intermédiaires du métabolisme, cependant, leurs intéractions avec le molybdène n’ont pas été encore établies.

Pourquoi intégrer des aliments riches en molybdène à l'alimentation ?

Comme vous l’avez lu, le corps humain n’est pas capable de synthétiser lui-même du molybdène, il est donc considéré comme un oligo-élément essentiel.

Nous obtenons le molybdène de l’alimentation quotidienne et il peut être stocké en très petite quantité dans notre foie et nos reins.

Où trouver le molybdène dans l'alimentation ?

La plupart des aliments contiennent une faible teneur en molybdène, mais cette concentration suffit généralement à combler nos besoins.

Il est rare de retrouver des données officielles de la teneur de cet oligo-élément dans les aliments. En fait, des différentes tables recueillant la composition des aliments (comme la table Ciqual en France, par exemple) n’indiquent pas la concentration en molybdène. C’est grâce à de multiples études à petite et moyenne échelle que nous connaissons la quantité de ce minéral dans certains produits.

Les abats comme le foie et les rognons sont les meilleures sources naturelles de molybdène, avec 100 μg environ de cet oligoélément par 100 grammes de produit.

Les produits laitiers sont aussi des sources naturelles intéressantes de molybdène. Vous pouvez le trouver dans les yaourts, les laits et les fromages soit au lait de vache, de chèvre et encore de brebis.

Ensuite, nous retrouvons ce minéral dans des sources naturelles d’origine végétale, mais leur teneur en molybdène dépend directement de la qualité du sol, en fait, cette teneur peut varier pour un même aliment selon l’endroit où il a été cultivé. Ces sources végétales sont :

  • Les légumineuses ou légumes secs : notamment les lentilles, les pois chiches et les haricots. Elles ont une concentration d’environ 50 μg de molybdène par 100 grammes.
  • Les céréales : le blé, le maïs et le riz sont des sources naturelles de molybdène.
  • Quelques légumes dont la courgette, le céleri-rave, l’ail, la tomate et l’épinard contiennent aussi cet oligo-élément.
  • Les fruits à coque comme les noix, les amandes et les noisettes vous apporteront aussi du molybdène.
  • Enfin, les fruits tropicaux comme la papaye et la noix de coco, ont aussi des teneurs intéressantes.

Attention aux interactions

Nous savons maintenant qu’une consommation excessive de soja et du thé noir, ainsi que des aliments riches en soufre (comme les fruits de mer, les différents types de choux et certaines légumineuses) risque d’empêcher la bonne assimilation du molybdène.

Au contraire, l’assimilation du molybdène est plus intéressante lorsque l’aliment (ou le repas) est aussi riche en fer, zinc et cuivre.

Un aliment intéressant pour profiter au maximum de cette synergie entre les différents oligo-éléments est le foie de veau : qui apporte plus de 5 mg de fer, 13 mg de zinc, 15 mg de cuivre et 100 μg de molybdène par 100 grammes de produit cuit. Un aliment à ne pas manquer dans votre liste de courses du mois !

Quels sont nos besoins en molybdène ?

Comme la plupart des oligo-éléments, nous avons besoin de quantités minimes de molybdène, mais il est indispensable de consommer des sources naturelles de ce minéral du fait de ses rôles dans l’organisme et qu’il n’est pas synthétisé par notre corps.

À la différence des autres vitamines et minéraux, les données concernant les besoins journaliers en molybdène n’étaient pas suffisantes, jusqu’en avril 2021, quand les références nutritionnelles actualisées par l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire) sont sorties. On parle plutôt des « apports satisfaisants » en molybdène, c’est-à-dire : les apports de référence chez des personnes en bonne santé dans différents groupes de population.

Ainsi, les apports satisfaisants (et les limites de sécurité) pour le molybdène sont :

Groupes de population

Selon leur âge

Apport satisfaisant

μg (microgrammes) par jour

Limite supérieure de sécurité

μg (microgrammes) par jour

Nourrissons de 0 à 6 mois

2

 

Nourrissons de 6 à 12 mois

30

 

Enfants de 1 à 3 ans

35

100

Enfants de 4 à 6 ans

65

200

Enfants de 7 à 10 ans

75

250

Adolescents de 11 à 14 ans

80

400

Adolescents de 15 à 17 ans

80

500

Hommes et femmes adultes, dès 18 ans

95

600

Femmes enceintes ou allaitantes

95

600

Si vous êtes curieux, sachez qu’en France l’alimentation nous apporte une moyenne d’un peu plus de 90 μg (microgrammes) de molybdène par jour, on couvre guère nos besoins en cet oligo-élément. C’est pourquoi il est très important de connaître les sources naturelles de molybdène afin de les intégrer dans notre alimentation quotidienne.

Il est quand même possible de retrouver le molybdène sous forme de complément alimentaire, où il est souvent associé à d'autres oligo-éléments comme le zinc, le cuivre et le chrome, pour obtenir une synergie entre ces micronutriments. Vous trouverez par exemple des solutions buvables de haute assimilation contenant un mélange d’oligo-éléments d’origine naturelle (zinc, potassium, magnésium, phosphore, fer, calcium… et molybdène).

Le molybdène existe aussi dans la composition des compléments de multiples vitamines et minéraux : préférez ceux à base de sources naturelles de tous les nutriments, ils sont disponibles sous la forme de comprimés ou bien de solutions buvables.

Sachez cependant que l’usage de ce type de compléments alimentaires ne remplace en aucun cas une alimentation équilibrée et suffisante. Enfin, si vous décidez d’entamer une supplémentation de ce type, il vaut mieux le faire sous la recommandation de votre médecin ou de votre pharmacien. 

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En conclusion

Les oligo-éléments sont des minéraux que l’on ne trouve qu’en quantité minime dans l’organisme, mais qui sont essentiels au bon fonctionnement du corps. Le molybdène, même s’il est peu connu, est un oligo-élément impliqué dans le métabolisme de certains acides aminés indispensables à la synthèse de protéines.

La plupart des aliments contiennent du molybdène, pour cela, on devrait arriver à couvrir les apports journaliers recommandés en ce minéral. Pour vous assurer de combler vos besoins, pensez à intégrer dans votre alimentation des sources naturelles de molybdène comme les abats, les légumes secs et les produits laitiers.

 

Rossana DE JONGH

Rédactrice spécialisée en Nutrition