Le foie est l’organe le plus volumineux de notre organisme, il appartient au système digestif. Souvent méconnu, le foie est pourtant en charge de plusieurs centaines de fonctions vitales. En effet, si le foie va mal, c’est toute notre santé qui est en danger. Les maladies du foie se déclarent souvent tardivement car elles peuvent rester asymptomatiques pendant plusieurs années… Il est donc primordial de comprendre l’importance de cet organe, et de le préserver.
Dans cet article vous découvrirez le foie, ses rôles, ses principales fonctions, les éléments pouvant lui nuire et, au contraire, ceux qui l’entretiennent. Vous trouverez également quelques idées de tisanes aux plantes permettant de soutenir le fonctionnement de votre foie.
Présentation du foie
Anatomie
Le foie est la plus grosse glande de l’organisme. Il est situé dans la cavité abdominale du côté droit, sous le diaphragme. Le foie de l’Homme pèse en moyenne 2,4 kg.
Les cellules du foie sont appelées les hépatocytes, ou cellules hépatiques.
La circulation du sang dans le foie
Le foie est un organe très vascularisé. L’artère hépatique apporte au foie du sang hématosé, c’est-à-dire riche en oxygène. La veine porte hépatique apporte quant à elle le sang provenant du pancréas et de la rate, qui a auparavant collecté les nutriments issus de l’absorption intestinale par les entérocytes (cellules de la muqueuse intestinale). On parle de double vascularisation : nutritive et fonctionnelle (respectivement).
Les fonctions hépatiques
Le foie compte quatre fonctions principales.
- le stockage et la répartition des nutriments issus de la digestion
- la dégradation des substances toxiques, qui seront ensuite éliminées
- la synthèse des protéines sanguines, telles que l’albumine, les globines et les facteurs de coagulation
- la production de bile, fabriquée par les cellules hépatiques à partir de l’ultrafiltration du sang
Quels sont les rôles du foie ?
En anglais, le foie se dit liver, provenant du verbe to live, ou vivre en français. Ce nom n’est pas un hasard, découvrez pourquoi dans ci-dessous !
Métabolismes de l’organisme
Le métabolisme énergétique correspond à l’ensemble des réactions se produisant dans notre organisme dans le but de maintenir notre corps en vie. Il existe des réactions anaboliques et cataboliques. Le foie y joue un rôle central. En effet, les cellules hépatiques sont le lieu privilégié de toutes ces réactions essentielles.
À l’état post-prandial, les réactions anaboliques s’activent pour assimiler les nutriments et créer de nouvelles molécules. Le foie intervient notamment dans deux fonctions essentielles :
- la synthèse du glycogène, qui est la forme de réserve du glucose dans le foie et dans les muscles ;
- la glycolyse, c’est-à-dire l’assimilation et la dégradation du glucose afin de fournir de l’énergie au cerveau, aux globules rouges et aux muscles squelettiques ;
Mais aussi dans la synthèse des acides gras, des triglycérides, du cholestérol et des protéines plasmatiques.
À l’état de jeûne ou lors d’un effort physique relativement long, les réactions cataboliques se mettent en route. Elles permettent de mobiliser les réserves de l’organisme afin d’y puiser de l’énergie et de subvenir aux besoins de l’organisme. Ici encore, le foie intervient dans diverses réactions, telles que la glycogénolyse, lipolyse, néoglucogénèse.
Transformation de la vitamine D
La vitamine D est une vitamine indispensable au bon fonctionnement de l’organisme. Elle est particulière puisqu’elle nécessite deux étapes de transformation pour devenir active. La première de ces étapes se déroule dans le foie, la seconde dans le rein.
Détoxification de l’organisme
On parle de détoxification hépatique, permettant la neutralisation et l’élimination des composés toxiques pour le corps. Les molécules à éliminer peuvent venir de l’intérieur (bilirubine, hormones), ou du milieu extérieur (xénobiotiques, éthanol issu principalement de l’alcool).
Épuration
Le foie filtre le sang afin de le débarrasser des substances toxiques, qui sont neutralisées puis éliminées. À savoir que le foie filtre 1,5 L de sang chaque minute !
Digestion
Le foie fabrique quotidiennement de la bile qui est ensuite stockée dans la vésicule biliaire. La bile permet la digestion des lipides, leur absorption et l’élimination du cholestérol et des toxines. Si un défaut de synthèse de la bile survient, c’est tout le système digestif qui serait impacté car les déchets stagnent dans le foie.
Comme vous pouvez le constater, le foie est une véritable petite usine ! Ses multiples fonctions sont essentielles à la vie, d’où la nécessité d’en prendre grand soin.
Foie et alcool
L’alcool n’est pas un réel aliment car il ne possède aucune valeur nutritive. Il a cependant une valeur énergétique (7 kcal pour 1 mL), ce sont donc des calories vides.
L’alcool que l’on consomme est presque intégralement digéré et absorbé par les cellules intestinales. Seuls 10 à 15 % vont rejoindre les reins et les poumons pour être éliminés, via les urines et l’air expiré. Les 90 % restants sont dirigés vers le foie pour être dégradés. Plus on consomme d’alcool, plus le foie doit détoxifier l’organisme, il subit donc plus de dommages.
De plus, lors de la dégradation de l’alcool, le foie doit produire une molécule particulière : l'acétaldéhyde. Ce composé induit un stress oxydatif particulièrement nocif pour nos cellules.
Les effets d’une consommation excessive d’alcool sur le foie
Lorsque la consommation d’alcool devient trop importante pour le foie et qu’il ne peut plus suivre le rythme, les fonctions hépatiques vont se mettre en pause et s’interrompre. Or, le foie synthétise de nombreuses molécules indispensables à la vie de l’organisme : protéines, vitamines, minéraux… ces fonctions sont également interrompues !
Une des conséquences de cette interruption va être le dépôt de gouttelettes de lipides (graisses) à l’intérieur des cellules hépatiques, menant à des complications.
Alcool : Quel dosage ?
Un avis d’experts de Santé publique France et de l’Institut national du cancer a proposé un repère commun aux hommes et aux femmes adultes, exprimé en nombre de verres par jour. Ce repère est de 10 verres d’alcool par semaine maximum, sans dépasser 2 verres par jour et sans en consommer tous les jours.
À savoir également qu’après 65 ans, l’organisme tolère moins bien l’ingestion d’alcool. La recommandation ci-dessus est diminuée à 7 verres par semaine, sans dépasser 1 verre par jour et séparés par des jours de non-consommation.
Pour une consommation ponctuelle et occasionnelle, on évitera de dépasser les 4 verres.
Quels aliments sont mauvais pour le foie ?
Dans le cadre d’une alimentation équilibrée et d’une hygiène de vie globalement saine, aucun aliment n’est à restreindre.
Toutefois, si vous présentez des troubles hépatiques ou y êtes prédisposés (antécédents, hérédité, hygiène de vie…), certains aliments sont susceptibles d’endommager votre foie si vous les consommez de manière très régulière et en trop grande quantité.
Les produits trop gras et sucrés
Consommées en quantité trop importante, leur digestion par le foie peut être difficile et risque de fatiguer votre foie.
Ces aliments sont assez lourds à digérer pour votre organisme. À long terme, et en les consommant toujours régulièrement, ils vont engendrer une inflammation du foie qui aura de plus en plus de difficulté à les éliminer. Les toxines vont alors s’accumuler, et créer des lésions cellulaires hépatiques.
Au-delà de la quantité, il est primordial de privilégier la qualité en optant pour des produits naturels, peu voire pas transformés et de l’agriculture biologique, garantissant certains critères essentiels pour les aliments d’origine animale.
Le sel
Une consommation très élevée en sodium pourrait impacter très négativement le foie. Déformation des cellules hépatiques, division cellulaire au ralenti, régénération anormale, les dégâts peuvent être irréversibles.
Le sel est très présent dans les charcuteries, les plats préparés, les conserves, certains fromages, le pain… Si tous ces aliments sont régulièrement cumulés, votre foie risque d’être endommagé.
Le sodium demeure un minéral indispensable à l’organisme, il ne convient donc pas de supprimer le sel, mais de respecter la recommandation de l’OMS, fixée à 5 g par jour, alors que la plupart des gens en consomme 9 à 12 g par jour en moyenne…
En cuisine, pensez à aux assaisonnements et condiments naturels : oignon, ail, échalote, fines herbes, épices, vinaigre, jus de citron…
Lors de la consommation des repas, goûtez votre plat avant de le saler systématiquement. On favorise ainsi les assaisonnements naturels tels que les fines herbes, le gingembre, le vinaigre balsamique ou encore le jus de citron.
Les pesticides
Les pesticides ne sont certes pas des aliments à proprement parler. Cependant, ils sont présents dans de nombreux aliments de la vie quotidienne (fruits, légumes, céréales, produits animaliers…).
Le foie ayant un rôle de filtre pour éliminer les déchets, il est en première ligne pour recevoir ces pesticides. Si votre alimentation apporte trop de pesticides, votre foie aura donc davantage de toxines à filtrer, et il fatiguera.
Pour limiter les pesticides, pensez à bien laver et brosser vos fruits et légumes avant de les cuisiner. Évitez également les produits préparés, tournez-vous plutôt vers des aliments issus de l’agriculture biologique ou, du moins, de qualité et le plus bruts possibles.
L’alcool
Comme expliqué dans la partie précédente de cet article, la consommation chronique d’alcool peut représenter un grand danger pour les fonctions du foie.
Que faire pour favoriser le fonctionnement de son foie ?
Choisir les bonnes graisses
Côté matières grasses, pour la cuisson, on optera pour de l’huile d’olive ou de coco. En assaisonnement, on choisira des huiles riches en oméga-3 (noix, colza, cameline, lin, chanvre…) en s’assurant qu’elles soient bien conservées au frais pour éviter de rancir.
Aussi, on préfèrera les viandes maigres (steak 5%, volailles, filet mignon) et on consommera un poisson gras par semaine (saumon, truite, maquereau, hareng, sardine…).
Arrêter les produits ultra-transformés
On cuisinera maison, à partir de produits le plus bruts possibles. Nul besoin de se lancer dans des préparations compliquées, on fait simple mais efficace !
Composer avec des fruits et légumes de saison
On les préfèrera frais, et si possible bio pour éviter les pesticides.
Suivre les saisons permet également de profiter de fruits et légumes plus savoureux, plus riches en nutriments et aussi plus abordables financièrement.
Faire attention à sa consommation de sucre et à la qualité de celui-ci
En évitant les produits industriels et en consommant maison, vous diminuerez votre consommation de sucre raffiné, qui est de piètre qualité.
Pour la cuisine, choisissez des bruts et complets, pensez aux autres sucrants (miel, stévia, sirop d’agave, sucre de coco…) mais aussi aux épices (vanille, cannelle, gingembre…).
Boire de l’eau
La NASH est aussi surnommée la « maladie du soda ». Pourquoi ? Car les sucres raffinés, s’ils sont consommés en excès, vont être transformés en tissu adipeux (graisses) dans l’organisme. Une consommation quotidienne de boissons sucrées va donc favoriser l’accroissement de la masse graisseuse du corps, et donc du foie.
On privilégiera toujours, qui est la seule boisson essentielle à notre organisme. Sa consommation peut être chaude ou froide. On réserve donc les boissons sucrées et l’alcool pour des occasions particulières.
Mon astuce gourmande et saine :
Envie d’une eau aromatisée sans faire défaut à votre foie ? Faites infuser des fruits, des herbes aromatiques et/ou des épices. Fruits rouges, citron, citron vert, concombre, menthe, gingembre… les possibilités sont nombreuses !
Bouger !
On le répète sans cesse, mais c’est bien véridique, l’activité physique et sportive entre dans une bonne hygiène de vie. Choisissez une activité adaptée et qui vous plaît afin de la pratiquer régulièrement.
Faire une cure détox ?
Après quelques excès (vacances, fêtes…), mettre son foie au repos n’est pas une mauvaise idée !
Manger plus léger, boire beaucoup d’eau et/ou de tisanes… faire une cure détox peut également être un tremplin vers une alimentation plus équilibrée. Toutefois, ce procédé n’est pas une excuse pour retomber dans les excès juste après sa cure. L’essentiel reste d’opter pour une alimentation équilibrée tout au long de l’année.
Au point suivant, vous trouverez quelques exemples de plantes réputées pour le bon fonctionnement du foie.
VOUS AUREZ BESOIN DE
Quelle tisane est bénéfique pour le foie ?
Le foie est un organe vital pour l’organisme. Pour qu’un corps soit en bonne santé, le foie doit l’être aussi.
Après quelques excès, vous pouvez aider votre foie pour une meilleure digestion. Pour cela, quelques tisanes à base de plantes seront vos meilleurs alliées.
En effet, les plantes sont utilisées depuis des siècles pour leurs multiples bienfaits. De nombreux remèdes de grand-mère pour soulager le foie passent simplement par la consommation de tisanes.
Les tisanes permettent également de diluer les principes actifs des plantes pour un dosage tout en douceur.
Attention : les produits miracles n’existent pas ! L’efficacité des tisanes aux plantes évoquées ci-après sera réelle dans le cadre d’une hygiène de vie globale.
Voici les plantes les plus adaptées pour le foie :
Le thym
Le thym (Thymus vulgaris) contient plusieurs principes actifs (thymol, p-cymène et carvacrol) et des flavonoïdes. Aide à protéger le foie, ce qui maintient la fonction hépatique. Contribue à maintenir le foie en bonne santé. Préserve la fonction hépatique.
L’artichaut
L’artichaut (Cynara scolymus) favorise le bon fonctionnement du foie. Ses feuilles sont riches en sels de potassium et en flavonoïdes.
Le romarin
Le romarin contient divers principes actifs tels que des flavonoïdes, des diterpènes et triterpènes. Il renferme également de la choline, substance qui favorise la digestion et régule les lipides au niveau du foie.
Le romarin aide globalement à soutenir un fonctionnement normal du foie
Le chardon-Marie
Au Moyen-Âge déjà, le chardon-Marie (Silybum marianum) était indiqué pour la sphère hépatique.
Cette plante est connue pour protéger le foie et maintenir ses fonctions. Cet effet protecteur contre les toxines permet ainsi de stimuler la digestion et de purifier l’organisme.
Le chardon-Marie contient de la silymarine, un flavonoïde constitué du complexe silydianine et silychrisin, reconnu pour son tropisme sur la sphère hépatique.
Le pissenlit
En infusion, nous choisirons la racine de pissenlit (Taraxacum officinale), qui contient de nombreuses vitamines, des minéraux, des flavonoïdes et de l’inuline. Cette dernière est une fibre alimentaire soluble, servant de nourriture aux bactéries de la flore intestinale et permettant donc leur développement.
Le radis noir
Le radis noir (Raphanus sativus var. sativus) est une plante réputée pour sa teneur en glucosinates et en polyphénols de type flavonoïdes (des antioxydant naturels).
Le radis noir existe également en gélules, si les tisanes ne vous conviennent pas.
Camille Martel
Rédactrice spécialisée en Nutrition
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