Connaissez-vous la symptothermie ? Cette méthode d’observation du cycle féminin est aujourd’hui de plus en plus utilisée comme méthode de contraception alternative. Basée sur les indicateurs naturels de fertilité (glaire cervicale, température basale, ouverture du col de l’utérus), la symptothermie permet de déterminer notre phase fertile avec beaucoup de précision afin d’éviter une grossesse. Pratiquée dans les règles de l'art, la symptothermie est une excellente manière de surveiller son cycle et d’apprendre à se connaître tout en prenant en main sa contraception.
Qu’est-ce que la symptothermie ?
La symptothermie est une méthode naturelle d’observation du cycle menstruel et de régulation des naissances qui se base sur l’analyse de la température basale, la position du col de l’utérus ainsi que la consistence de la glaire cervicale de de la femme. La symptothermie est utilisée par les couples souhaitant opter pour un moyen de contraception naturel, ou encore par ceux qui souhaitent connaître leur phase fertile pour favoriser une grossesse. La symptothermie, lorsque pratiquée correctement, est une méthode de contraception fiable et entièrement naturelle, favorisant la connaissance de son corps pour la femme et encourageant l’intimité dans le couple.
Quels sont les indices de fertilité en symptothermie ?
Au fil de notre cycle menstruel, notre corps nous donne des indices nous permettant de savoir où nous en sommes. En symptothermie, on se réfère à trois signes principaux : la température basale (TB), la glaire cervicale et le col de l’utérus.
La température basale (TB)
La température basale (TB) est la température du corps au réveil, avant le lever. Elle donne une indication fiable sur la situation de fertilité de la femme sur un jour donné. Suite à l’ovulation, l’ovule se transforme en corps jaune qui se met à produire de la progestérone. Cette dernière entraîne une légère élévation de température, indiquant que l'ovule n’est plus présent et que le reste du cycle sera infertile. Cette phase entre l’ovulation et les règles suivantes représente le fameux “plateau haut” de températures.
La glaire cervicale
La glaire cervicale représente un second indice de fertilité. Elle est sécrétée par le col de l’utérus au fil du cycle menstruel afin de favoriser l’avancée des spermatozoïdes. Elle présente une consistance différente selon que l’ovulation soit imminente ou passée. Lorsque la glaire est très présente, l’ovulation est imminente. Elle facilitera le passage des spermatozoïdes vers l’ovule. Lorsqu’elle disparaît, on note le début de la phase infertile, l’ovulation est passée.
Le col de l’utérus
Enfin, la position du col de l’utérus nous indique si l’ovulation est passée ou à venir sur ce cycle menstruel. Situé au fond du vagin, le col de l’utérus nous informe sur le déroulement du cycle menstruel. Lorsque le col est en position élevée vers le haut du vagin, l’ovulation est imminente. Le col de l’utérus est positionné de manière optimale pour favoriser le voyage des spermatozoïdes vers l’ovule. Lorsqu’il redescend, cette dernière est passée.
Comment apprendre la symptothermie ?
La symptothermie est une manière simple et naturelle de prévenir une grossesse en apprenant à déterminer la phase fertile du cycle menstruel. De plus en plus de femmes souhaitent aujourd'hui s’éloigner des contraceptifs hormonaux pour retrouver leur corps et être plus en phase avec leur cycle. Si la symptothermie est une méthode de contraception tout à fait fiable, il est essentiel d’y être bien formé afin de la pratiquer correctement !
Pour apprendre la symptothermie, il existe plusieurs options permettant d’opter pour la méthode la plus adaptée à nos besoins. De nombreuses femmes se forment à la symptothermie par elles-mêmes, en s’instruisant via des lectures sur le sujet et surtout via la pratique ! Toutefois, rien ne remplace une formation avec un professionnel capable de transmettre l’information de manière simple, tout en accompagnant chaque femme à comprendre son corps et son cycle.
Aujourd'hui, de nombreuses formations sont disponibles en ligne ou en présentiel, permettant de comprendre le fonctionnement du cycle féminin, d’apprendre à utiliser sa température basale pour déterminer sa phase fertile, ainsi que de découvrir la glaire cervicale et les indices qu'elle nous donne sur notre état de fertilité.
Comment prendre la température ?
Pour pratiquer la symptothermie, il est essentiel de pouvoir se fier à sa prise de température. Celle-ci doit être précise et correcte. La température qui nous intéresse en symptothermie est la température basale, c’est-à-dire la température du corps le matin au réveil avant de se lever. À savoir, il est essentiel d’avoir dormi pendant au moins 5 heures d’affilée pour atteindre la température basale.
Il est possible de prendre sa température via différents biais tels que la voie buccale, la voie vaginale ou la voie anale. L’essentiel est d’opter pour une prise de température interne car les méthodes de prise de température externes (sous l’aisselle ou sur le front) ne sont pas suffisamment fiables pour pratiquer la symptothermie.
Pour beaucoup de femmes, l’option la plus pratique est la prise de température buccale. On place alors le thermomètre sous la langue chaque matin au réveil afin d’obtenir sa température basale.
Une fois la voie de prise choisie, il convient de la maintenir sur toute la durée du cycle. Si l’on souhaite changer de voie de prise, on doit patienter jusqu’au cycle suivant pour ne pas fausser les données. Si la prise de température matinale peut sembler laborieuse, il faut savoir qu'elle devient très rapidement un automatisme pour les femmes pratiquant la symptothermie. Cette routine matinale ne prend que 60 secondes et s’inscrit facilement dans nos habitudes. Une fois la température prise, on pense à la noter sur papier ou via une application smartphone destinée à cela. La prise de température doit avoir lieu tous les jours à la même heure.
La symptothermie est-elle une contraception naturelle fiable ?
Lorsque l’on parle de la fiabilité d’une méthode de contraception, on s'en réfère souvent à l’indice de Pearl. L’indice de Pearl correspond au nombre de femmes sur 100 étant tombées enceintes sur une période d’un an. Par exemple, une méthode contraception présentant un indice de Pearl de 2 signifie qu’en pratiquant cette méthode, 2 femmes sur 100 sont tombées enceintes sur cette année. Cela correspond à une fiabilité de 98 % dans cette situation.
Toutes les méthodes de contraception reconnues présentent un indice de Pearl séparé en deux volets : le taux de fiabilité théorique et le taux de fiabilité pratique.
Le taux de fiabilité théorique correspond à la fiabilité de la méthode lorsque celle-ci est mise en place correctement de manière systématique. On parle ici d'essais cliniques avec une utilisation de la méthode absolument sans faille, calculée et menée dans le cadre de l’étude scientifique. Le taux de fiabilité pratique correspond à l’efficacité de la méthode dans la vraie vie, avec les erreurs possibles de la part des femmes qui pratiquent la méthode.
De manière générale, les méthodes de contraception demandant de la part de la femme une prise en charge active présentenant des taux d’échecs plus importants et donc, un taux de fiabilité pratique élevé. Par exemple, les DIU hormonaux présentent des taux de fiablité thoriques et pratiques presque identiques, la femme portant un DIU n’ayant aucune marge d’erreur dans la prise en charge de sa contraception.
Il existe aujourd'hui trois études portant sur la fiabilité de la méthode symptothermique. Pour chacune d’entre elles, la fiabilité théorique est élevée. En symptothermie, la marge d’erreur provient de la faille humaine. En théorie, la symptothermie présente 99,6 % de fiabilité avec abstinence sur la période fertile et 99,4 % de fiabilité avec utilisation de méthodes barrières pendant la période fertile. En prenant la moyenne des taux de fiabilité théoriques et pratiques, on obtient un taux de fiabilité général de 98,2 % pour la symptothermie. La symptothermie s’inscrit donc dans les méthodes à l’indice de Pearl le plus intéressant avec un résultat de 0,4 en utilisation parfaite. Cependant, il est essentiel de noter que la fiabilité de la méthode dépend grandement du sérieux et de l’application de la personne la mettant en place.
Quel jour commencer la symptothermie ?
Il n’y a pas de moment particulier du cycle pour commencer la prise de mesures ou l’observation de la glaire cervicale. À n’importe quel moment, il est possible de commencer à recenser votre température basale et à décoder les signes de la glaire cervicale. Toutefois, il ne sera pas possible de tirer des conclusions fiables dès les premiers jours de pratique. Il faut du temps afin de bien comprendre son cycle et de prendre confiance en soi. Afin de pouvoir déterminer sa phase infertile, il est essentiel d’avoir eu suffisamment de signes pour savoir de manière certaine que l’ovulation est passée et que les spermatozoïdes ne rencontreront pas d’ovule fécondable.
Le cycle menstruel se coupant en quatre temps forts (menstruations, phase folliculaire, ovulation, phase lutéale), on considère que le fait d’accumuler suffisamment de données en début de cycle permet d’évaluer le passage de l’ovulation et de déterminer la phase charnière faisant passer la femme de sa phase fertile à sa phase infertile. Pour obtenir suffisamment d’informations pour confirmer le passage de l’ovulation, il est donc conseillé de commencer à analyser ses températures et à observer la glaire cervicale et la position du col de l’utérus dès le début du cycle menstruel. Une fois l’ovulation passée, la femme est infertile jusqu’aux prochaines menstruations, signe d’un nouveau cycle. Il est donc possible d’avoir des rapports non protégés pendant cette phase sans possibilité de fécondation par les spermatozoïdes.
Quel thermomètre pour la symptothermie ?
Il existe aujourd’hui différents types de thermomètres permettant de mesurer la température basale dans le but d’observer son cycle. L’important lorsque l’on fait le choix d’un thermomètre pour pratiquer la symptothermie est d’opter pour un thermomètre basal, c’est-à-dire qui possède deux décimales. Pour analyser correctement les données de température, nous avons besoin de prélever une température matinale arrondie à 0,05°C. Ce type de thermomètre de grande précision peut se trouver en pharmacie, on le trouve aussi sous le nom de thermomètre BBT (Basal Body Temperature).
Comment pratiquer la méthode symptothermique en allaitant ?
L’allaitement est une phase particulière de la vie de la femme d’un point de vue hormonal. Il n’y a pas de règle commune à toutes les femmes en ce qui concerne la pratique de la symptothermie pendant l'allaitement. De manière générale, on considère que si la jeune maman remplit les critères d’un allaitement exclusif, elle est maintenue dans une phase pré-ovulatoire infertile pendant les 84 jours qui suivent son accouchement. Au-delà de cette période, il convient de pratiquer la symptothermie avec rigueur lorsque le retour de couche n’a pas encore eu lieu. En effet, l’ovulation précède les premières règles post-partum et une grossesse peut survenir même lorsque le retour de couche n’est pas encore arrivé. Dès lors qu’un pic de température suivi du maintien d’un plateau haut de températures survient, la jeune maman peut être assurée de son ovulation et s’attendre à avoir son retour de couches assez précisément deux semaines plus tard. Un autre point à prendre en compte, les mamans allaitant la nuit peinent parfois à profiter des cinq heures de sommeil ininterrompu règlementaires pour une prise de température fiable. Pendant la période d’allaitement, il est donc tout à fait légitime de se faire accompagner si l’on souhaite pratiquer la symptothermie afin d’éviter les faux pas !
Avis d’une naturopathe sur la symptothermie
En tant que naturopathe, je pense qu’il est essentiel que chaque femme reprenne en main sa contraception. Apprendre à comprendre son cycle menstruel est une excellente manière de prendre soin de son équilibre hormonal et de respecter son rythme en profondeur. J’accompagne au sein de mon activité de nombreuses femmes qui rapportent avoir retrouvé leur bien-être suite à leur transition vers une méthode de contraception plus naturelle. La symptothermie présente l’avantage d’être fiable et peu contraignante. Après plusieurs mois de pratique, le passage de l’ovulation et l’arrivée en phase infertile deviennent une évidence pour la femme, pour qui la prise en charge de sa fertilité coule de source. Je noterais toutefois que la symptothermie n’est pas faite pour tout le monde. Elle demande une grande discipline quant à la prise régulière de températures, au respect de la phase fertile et à l’application correcte de la méthode. Pour pratiquer la symptothermie avec succès, une formation de qualité est essentielle. Heureusement, il en existe de plus en plus !
Conclusion
La symptothermie nous permet de déceler notre ovulation avec succès grâce aux signes hormonaux que nous envoie notre corps. Élévation de la température, disparition de la glaire cervicale et changement de position du col de l’utérus nous indiquent que notre ovulation est passée, que l’ovule s’est transformé en corps jaune et que notre phase lutéale infertile commence. Les spermatozoïdes ne peuvent alors plus féconder l’ovule et il n’existe aucun risque de grossesse. Apprendre à décoder ces signes demande du temps et de la patience, mais le jeu en vaut la chandelle. Pratiquer la symptothermie peut être extrêmement libérateur pour la femme qui reprend en main sa contraception comprend enfin son cycle menstruel. Pour vivre la symptothermie avec aisance, on ne fait pas l’impasse sur une formation de qualité afin de mettre toutes les chances de son côté !
Marine Leleux
Rédactrice spécialisée en Naturopathie
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