L’intérêt que nous portons aux vertus de l’arbuste d’aubépine est millénaire, mais, en phytothérapie, les bienfaits de cette plante n’ont réellement été découverts que tardivement. À travers cet article, vous allez découvrir les bienfaits de cette plante « amie du cœur ». Lisez la suite pour savoir comment intégrer l’aubépine dans votre trousse « phytothérapie » !
Qu’est-ce que l’aubépine ?
L’aubépine (Crataegus oxycantha, monogyna ou laevigata) est un arbuste commun en Europe. Comme son nom l’indique, l’aubépine à un style (Crataegus monogyna) possède un seul style dans sa fleur. Le style est une extension de la région moyenne du pistil, apparenté à l’organe reproducteur de la plante. A contrario, l’aubépine à deux styles (C. laevitaga) en possède deux. Hormis ces différences, petites mais précises, les deux espèces sont très semblables dans leurs qualités et leurs vertus en phytothérapie.
Ce buisson de la famille des rosacées peut atteindre jusqu’à cinq mètres de hauteur et se fait remarquer facilement par son aspect épineux. Au printemps, c’est sa floraison immaculée et délicatement parfumée – qui rappelle l’amande amère – qui nous permet d’identifier cette plante avec certitude. À l’automne, les fleurs cèdent leur place aux fruits, petites baies rouges à la chair farineuse, très caractéristiques de cet arbuste.
L’attrait plutôt récent porté à l’aubépine en phytothérapie est notamment dû à sa grande richesse en principes actifs. En effet, ses nombreux bienfaits sont surtout attribués aux polyphénols qu’elle contient, dont des flavonoïdes divers (rutine, querticine et vitexine) ainsi que des coumarines et tanins. C’est justement grâce à tous ses principes actifs qu’on la surnomme aujourd’hui « l’amie du cœur » ou « la valériane du cœur ».
Même si ses principes actifs n’ont été découverts et analysés que récemment, l’aubépine avait déjà sa place dans les rites de phytothérapie de l’Antiquité et au Moyen-Âge. Les Anciens l’utilisaient déjà pour le cœur, mais d’une façon plus symbolique : on l’offrait au jeune couple pour protéger leur amour, favoriser la fidélité et la pureté de leur union.
Quels sont les bienfaits de l’aubépine ?
Les bienfaits de l’aubépine touchent à plusieurs sphères corporelles : le système cardiovasculaire, la sphère digestive ainsi que le système nerveux. Voyons en détails comment l’aubépine peut nous accompagner.
L’aubépine pour le bien-être cardiovasculaire
Comment parler de l’aubépine sans parler de ses vertus pour la sphère cardiovasculaire ? En effet, l’aubépine est surtout connue pour être une plante majeure, voire essentielle, pour le système cardiovasculaire. Plusieurs variétés d’aubépine (Crataegus laevigata, monogyna, oxyacantha…) sont utilisées pour réguler l’activité cardiaque. On reconnaît également que l’extrait d’aubépine favorise la fonction cardiaque. Le fruit de l’aubépine chinoise (Crataegus pinnatifida), quant à lui, aide à maintenir la fonction normale du cœur et du système cardiovasculaire. Plus symboliquement, on pourrait également conseiller cette plante à une personne « au cœur brisé » après une rupture ou un deuil, comme le faisaient les phytothérapeutes traditionnels.
L’aubépine pour le bien-être circulatoire
Les vertus de l’aubépine démontrent également un intérêt pour la sphère circulatoire. L’aubépine est de fait reconnue pour soutenir la circulation.
L’aubépine pour la sphère digestive
L’aubépine chinoise a également une action sur la sphère digestive. En effet, elle peut maintenir la fonction normale du tractus intestinal et améliore le confort intestinal et la digestion.
L’aubépine pour accompagner le stress et améliorer notre sommeil
Enfin, l’aubépine est une grande alliée pour les terrains stressés. Elle est très utile quand notre mental nous met à l’épreuve et nous rend nerveux. Ainsi, l’aubépine est utilisée comme une relaxante pour diminuer l’agitation et l’irritabilité. Elle contribue également à trouver un meilleur sommeil en aidant à diminuer la tension interne. D’ailleurs, traditionnellement, on accrochait des bouquets d’aubépine au-dessus des berceaux des bébés pour protéger leur sommeil.
Potentialiser les vertus de l’aubépine avec la passiflore
Traditionnellement, on associe souvent l’aubépine à la passiflore car cette dernière vient compléter les vertus de la première. La passiflore est une plante grimpante très facilement reconnaissable grâce à sa grande fleur violette aux allures exotiques. On l’utilise généralement en teinture-mère ou en gélules d’extrait sec. La passiflore est utilisée pour favoriser le repos et la relaxation, pour induire le sommeil et le rendre plus récupérateur ou bien pour se calmer après une dispute ou un moment d’excitation. On comprend donc ici tout l’intérêt d’associer ces deux plantes pour les périodes de stress ou pour favoriser le sommeil. On appréciera associer ces deux plantes en infusion, en mélangeant les deux teintures-mères ou en créant un extrait fluide sur mesure pour renforcer les effets apaisants de l’aubépine.
Par exemple, une petite dose de teinture de passiflore (5 gouttes dans une verre d’eau) avant le coucher permettra de trouver un sommeil plus apaisé. La passiflore, tout comme l’aubépine, se consomme généralement sur plusieurs semaines afin de tirer le meilleur profit de ses vertus.
Comment consommer l’aubépine ?
On utilise généralement les sommités fleuries ainsi que les feuilles, car ce sont elles qui contiennent le plus de flavonoïdes, de procyanidines et d’amines biogènes, mais les fruits sont également utilisés en phytothérapie.
En cuisine, on dit que les jeunes pousses auraient une saveur de noix et qu’il est possible de les incorporer en salade, voire de les cuire. Les fruits, quant à eux, se consomment plutôt cuits et réduits en purée, en raison de leur texture farineuse peu agréable.
Pour profiter de ses vertus en phytothérapie, l’aubépine se consomme sous une grande variété de galéniques : infusion, jus de la plante fraîche, teinture-mère, gélules, SIPF…
L’aubépine en infusion froide ou chaude
En phytothérapie traditionnelle, on utilise volontiers les fruits séchés et broyés en infusion froide. La préparation est très simple. Il suffit de mettre 30 grammes de baies séchées et broyées dans deux tasses d’eau froide et de les laisser macérer toute une nuit. Le lendemain matin, on fait légèrement frémir ce breuvage pendant quelques minutes puis on le filtre. Il est possible de consommer cette infusion tout au long de la journée ou particulièrement en fin de journée, en tant que relaxant. Nous pouvons consommer jusqu’à trois tasses de cette infusion par jour.
Cependant, si nous souhaitons une action renforcée et plus spécifique, nous pouvons utiliser les galéniques prêtes à l’emploi. Voici ci-après les formes galéniques préférentielles de l’aubépine et des indications de prise.
L’aubépine en SIPF
Le SIPF (Suspension Intégrale de Plantes Fraîches) d’aubépine est une forme liquide de l’aubépine. Cette formulation permet de préserver l’intégralité des principes actifs afin de bénéficier de toutes ses vertus. Nous pensons par exemple à certains de ses composés flavonoïques ou phénoliques, sensibles à la chaleur mais indispensables à la bonne action de l’aubépine. Nous conseillons généralement 5 mL de SIPF, deux à trois fois par jour, dilué dans un peu d’eau.
L’aubépine en gemmothérapie
L’aubépine se consomme aussi très volontiers en gemmothérapie. La gemmothérapie est l’utilisation des bourgeons des plantes et des arbres. On dit que les bourgeons des plantes contiennent tout le potentiel vital de la plante en question. Les bourgeons d’aubépine permettent de profiter de vertus différentes puisque la plante n’est pas encore arrivée à maturation et que les bourgeons contiennent davantage de principes actifs et nutriments. La gemmothérapie est aussi très intéressante car elle peut être conseillée à tous les âges de la vie : enfant comme adulte peuvent consommer aisément des bourgeons. On conseille habituellement 5 à 15 gouttes par jour, diluées dans un fond d’eau.
Durée d’une cure d’aubépine
Puisqu’elles ont une action cumulative, par exemple avec la passiflore, les baies d’aubépine peuvent être prises sur une longue durée afin de profiter au maximum de leurs vertus en phytothérapie. La durée d’administration est d’au moins 6 semaines mais en cas de besoin, l’aubépine peut aussi être prise pendant plusieurs années en ajustant la posologie. Si l’on souhaite s’en remettre à l’aubépine pour une longue durée, il sera préférable de se méfier des formes alcooliques pour se tourner davantage vers les tisanes ou la gemmothérapie sans alcool.
Conclusion
Vous l’aurez compris, l’aubépine est une plante très polyvalente et d’un grand intérêt pour plusieurs systèmes corporels : pour le bien-être cardiaque et digestif, ainsi que pour le système nerveux. De plus, elle convient autant aux adultes qu’aux enfants car elle peut se consommer de plusieurs façons et sous plusieurs formes galéniques. Que ce soit pour réguler l’activité cardiaque, soutenir la circulation, maintenir la digestion ou accompagner le stress et le sommeil, l’aubépine a toute sa place pour améliorer notre bien-être au quotidien.
Emma Bagamyan
Rédactrice spécialisée en Naturopathie
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