Le sélénium fait partie des minéraux essentiels au fonctionnement optimal du corps humain, au même titre que le sodium, le magnésium, le potassium ou encore le fer. Cité parmi les oligo-éléments, le sélénium n’est pourtant pas des plus connus ! Pourtant, il est important de savoir que le corps ne peut synthétiser le sélénium, nous devons donc obligatoirement l’apporter via l’alimentation, sous risque de carence.
Fonctions, rôles, bienfaits, sources alimentaires… faisons dans cet article un point sur le sélénium, il est temps d’en apprendre davantage sur ce nutriment essentiel !
Qu’est-ce que le sélénium ?
Le sélénium est un élément chimique et un oligo-élément. Les oligo-éléments regroupent les molécules indispensables à la vie, mais en quantité infime.
Le sélénium a été découvert au XIXe siècle par deux chimistes suédois. Sa composition est proche de celle du tellure, un autre élément chimique nommé en référence à la déesse romaine de la Terre, Tellus. Le sélénium, quant à lui, a été nommé d’après la déesse romaine de la Lune, Séléné, pour illustrer le lien existant entre la Terre et la Lune.
On a découvert un peu plus tard que le sélénium était présent naturellement dans les sols partout sur Terre, mais à des degrés différents. Le sélénium se retrouve ainsi dans notre alimentation, il est tout d’abord capté par les plantes, que l’on consomme, et qui sont ensuite consommés par les animaux.
Au-delà de la nutrition, les propriétés particulières du sélénium lui ont valu son utilisation dans de nombreux domaines industriels. Il a en effet été découvert que le sélénium est photosensible, d’où son intérêt pour les domaines de la photographie et de l’impression, mais également du photovoltaïque.
Comment agit le sélénium dans l’organisme ?
Le sélénium intervient dans l’organisme en se liant aux protéines pour former des sélénoprotéines. Ces dernières sont nombreuses et participent à de multiples fonctions. Parmi les principales sélénoprotéines, nous pouvons en citer trois principales, ayant fonction d’enzyme :
- la glutation peroxydase, qui est antioxydante et participe à l’élimination des radicaux libres
- la thioredoxine réductase, qui permet la régénération des systèmes de défense cellulaire contre le stress oxydatif
- la iodothyronine désionidase, qui intervient dans le métabolisme thyroïdien
Quels sont les rôles du sélénium dans l’organisme ?
En tant qu’oligo-élément essentiel, et tout comme les autres minéraux, le sélénium joue différents rôles très importants pour le bon fonctionnement du corps humain.
Il participe notamment au fonctionnement du système immunitaire, à la spermatogenèse, au maintien d'ongles et de cheveux normaux. Il intervient également dans la fonction thyroïdienne.
Quel est l’apport journalier recommandé en sélénium ?
Il est conseillé un apport de 1 µg/kg de poids de corps par jour, soit 70 µg ; sans dépasser la limite de sécurité supérieure fixée à 300 µg par jour par l’EFSA (European Food Safety Authority).
Pour les femmes allaitantes, l’apport est légèrement supérieur et est évalué à 85 µg par jour.
En cas de maladie immunitaire, virale ou cancéreuse, les besoins journaliers peuvent être augmentés, un suivi médical est donc préconisé.
Le sélénium organique est absorbé à 90 % par l’organisme. Mais il est également important de préciser que certaines vitamines favorisent l’absorption du sélénium dans l’organisme. C’est le cas des vitamines A, C et E. Ainsi, il est intéressant de consommer les aliments sources de sélénium en association avec ceux contenant ces vitamines.
Les aliments sources de sélénium
Comme évoqué précédemment, les teneurs en sélénium dans les aliments dépendent de sa concentration dans les sols agricoles. Si certains aliments se démarquent particulièrement des autres, leur teneur peut donc être variable.
Voici ci-dessous les principales sources alimentaires de sélénium ainsi que quelques exemples par catégorie (quantités données pour 100 g d’aliments) :
- les poissons, coquillages et crustacés :
- thon : 81 µg
- limande : 73 µg
- moule : 55 µg
- maquereau : 52 µg
- palourde : 51 µg
- sardine : 38 µg
- lotte : 34 µg
- merlu : 22 µg
- les viandes et abats :
- lapin : 73 µg
- foie de veau : 41 µg
- les œufs
- les produits laitiers
Du côté des végétaux, les concentrations varient selon les sols. En effet, la concentration en sélénium dépend de divers facteurs : précipitations, évaporation, niveaux de pH… Tous influent sur sa présence naturelle dans les sols agricoles, et ainsi dans la teneur en sélénium des aliments cultivés.
Nous en retrouvons dans certains légumes (champignons, choux, oignons, ail…), dans les céréales complètes, les légumineuses (pois chiches, lentilles), ainsi que dans les fruits oléagineux. La noix du Brésil est particulièrement intéressante puisqu’une seule noix fournit entre 50 et 90 µg !
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Les propriétés et bienfaits du sélénium pour l’organisme
Oligo-élément et antioxydant
Le sélénium est un antioxydant naturel. Les antioxydants sont des molécules capables de capter les radicaux libres. Ces derniers sont responsables de dommages cellulaires et peuvent donc favoriser le vieillissement des cellules ainsi que l’apparition.
En neutralisant ces radicaux libres, les antioxydants permettent également de lutter contre le stress oxydatif, et soutiennent l’organisme dans une action anti-âge.
Pour les défenses naturelles et le système immunitaire
Grâce à ses propriétés, le sélénium se distingue dans sa capacité à soutenir le système immunitaire. Diverses études scientifiques s’accordent sur le fait que les antioxydants naturels sont associés à un fonctionnement optimal du système immunitaire.
Le sélénium va donc le stimuler et ainsi contribuer à son bon fonctionnement.
Santé des cheveux et des ongles
Le sélénium contribue au maintien de la bonne santé des cheveux et des ongles. En effet, parmi les signes d’une carence en cet oligo-élément, nous retrouvons la perte anormale de cheveux et des ongles plus fragiles et cassants… Ainsi, des apports quotidiens suffisants en sélénium vous assureront d’avoir des cheveux et des ongles plus forts, plus résistants et plus beaux.
Pour la thyroïde
Le sélénium contribue à une fonction thyroïdienne normale. Il participe à la synthèse et au métabolisme des hormones T3 et T4, les deux hormones thyroïdiennes principales. Une carence en sélénium peut donc constituer l’un des facteurs propices à une hypothyroïdie.
En cas de troubles de la thyroïde, il peut être intéressant de se complémenter en sélénium, en association avec le zinc et l’iode.
Sélénium et spermatogenèse
La spermatogenèse correspond au développement de cellules de sperme chez l’homme. Ce processus implique la division et la maturation des cellules testiculaires primitives, afin de produire les spermatozoïdes actifs. Au cours de la fabrication de ces spermatozoïdes, ceux-ci sont sensibles aux dommages oxydatifs causés par les radicaux libres, diminuant leur viabilité.
Les propriétés du sélénium sont alors intéressantes car elles vont pouvoir neutraliser les radicaux libres, et ainsi favoriser la spermatogenèse, favorisant ainsi la fertilité masculine.
En outre, nous mentionnons le zinc, qui revêt une importance majeure. Sélénium et zinc sont généralement associés pour réduire le stress oxydatif lors de la spermatogenèse.
Quels sont les risques d’une carence en sélénium ?
La supplémentation en sélénium
Sous forme de complément alimentaire, le sélénium peut être apporté sous diverses formes : sélénite, sélénate, sélénocystéine, sélénométhionine. Cette dernière forme est la principale retrouvée dans les aliments.
Cependant, le sélénium en complément alimentaire est contre-indiqué pour les femmes enceintes et allaitantes, chez les personnes présentant un goitre ainsi que chez les hommes susceptibles de développer un cancer de la prostate.
Les effets de l’excès de sélénium dans l’organisme
S’il n’existe pas de surdosage en sélénium lié à l’alimentation, les autorités françaises ont déterminé une limite haute de sécurité à 300 µg/jour.
Une supplémentation normale ne présente pas d’effets indésirables, et se décide bien sûr avec son médecin.
Camille Martel
Rédactrice spécialisée en Nutrition
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