L’être humain est peuplé de bactéries dites commensales, puisqu’elles ne sont pas pathogènes, c’est-à-dire qu’elles ne causent pas de maladies chez l’être humain, elles sont même bénéfiques à l’équilibre de l’organisme. En effet, ces innombrables bactéries vivent en symbiose avec le corps humain et font partie intégrante de sa constitution, elles lui sont totalement indispensables et forment des microbiotes.
L’organisme comporte plusieurs microbiotes qui sont interconnectés, parmi lesquels il est possible de citer le microbiote cutané, le microbiote bucco-dentaire ou encore le microbiote intestinal. Dans cet article, focalisons-nous sur ce dernier.
Mais alors, qu’est-ce que le microbiote intestinal exactement ? Quel est le rôle du microbiote intestinal ? Comment en prendre soin ? Comment améliorer la qualité du microbiote intestinal ? Toutes les réponses à ces questions se trouvent dans cet article, lisez la suite pour en savoir plus !
Qu’est-ce que le microbiote intestinal ?
Le microbiote intestinal représente l’ensemble des microorganismes qu’héberge le tube digestif. Il vit et prospère principalement sur la muqueuse et les villosités des deux intestins : l’intestin grêle et le côlon.
Parmi ces microorganismes, on compte notamment des levures, des champignons, des virus et, majoritairement, des bactéries qui n’engendrent aucune maladie. En effet, il est dit que le microbiote intestinal comporte plus de 100 000 milliards de bactéries, ce qui est conséquent puisque ce chiffre est supérieur au nombre de cellules présentes dans le corps humain !
Microbiote intestinal : les espèces représentatives et sa constitution
Au sein du tube digestif, le microbiote intestinal possède deux flores distinctes, mais connectées, une flore résidente et une flore transitoire. La flore résidente est constituée de microorganismes qui composent habituellement le microbiote intestinal de chaque individu, de manière constante et bien implantée. Quant à la flore transitoire, les souches bactériennes varient selon l’environnement et élisent domicile dans le tube digestif de l’individu sur une courte durée qui reste variable, de quelques heures à quelques semaines. Cette flore transitoire peut être due, entre autres, à un environnement changeant et/ou à une alimentation qui n’est pas habituelle.
La flore résidente comporte des souches bactériennes dont le nombre est estimé par certains professionnels allant de 150 à 200 espèces lorsque d’autres en comptent beaucoup plus, c’est-à-dire entre 800 et 1000. Des études scientifiques sont encore à ce jour en cours pour étudier davantage ce phénomène captivant, étayer les connaissances sur ce sujet clé pour la santé humaine et trouver un consensus scientifique.
Les études déjà effectuées ont pu tout de même relever que les grandes familles bactériennes majoritairement représentées au sein du microbiote intestinal sont les Firmicutes, les Bacteroidetes ainsi que les Actinobacteria. Parmi ces bactéries qui demeurent dans le tube digestif, et plus particulièrement sur la muqueuse des intestins, on retrouve différents types de bactéries. Ainsi, il y a des bactéries aérobies qui ont besoin d’oxygène pour vivre, se développer et proliférer, ainsi que des bactéries anaérobies, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas besoin d’oxygène pour foisonner.
Les combinaisons des bactéries sont complexes et varient en fonction de chaque individu et de sa propre histoire de vie (alimentation, environnement, médication…). On fait souvent l’analogie avec l’empreinte digitale, cette image est utilisée pour traduire le fait que tout un chacun possède son propre microbiote intestinal distinct en termes de proportion des souches bactériennes, de leur diversité et de leur combinaison.
Enfin, rappelons que des champignons, des levures et des virus non pathogènes sont également constitutifs du microbiote intestinal et sont souvent omis.
Un écosystème unique formé dès la naissance
Avant la naissance d’un nourrisson, son tube digestif est stérile, c’est-à-dire qu’il est exempt de bactéries et d’autres germes microbiens. C’est lorsqu’il passe par voie basse qu’il ingère les bactéries et les microorganismes présents au sein du microbiote vaginal de la mère. Ces bactéries sont nécessaires pour former le microbiote intestinal du nourrisson.
Lorsque l’enfant naît par césarienne (et qu’il ne passe pas par voie vaginale), les professionnels de santé en charge de l’accouchement procèdent parfois à un processus d'ensemencement manuel. Ainsi, ils se munissent d’un coton et prélèvent le microbiote vaginal de la mère et le déposent ensuite sur le nouveau-né pour qu’il puisse bénéficier des microorganismes qu’il aurait dû obtenir.
Au fur et à mesure que le nourrisson grandit, son microbiote intestinal évolue. Plusieurs variables influencent la composition bactérienne du microbiote intestinal de l’enfant, notamment s'il a été allaité ou s’il a consommé du lait maternisé et, plus tard, l’alimentation, l’environnement de vie ou encore la médication importante. La composition du microbiote intestinal se stabilise vers l’âge de 3 ans environ. Quant aux personnes âgées, l’écosystème bactérien situé sur leur muqueuse intestinale s'appauvrit avec le temps.
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Quel est le rôle du microbiote intestinal ?
Le microbiote intestinal est parfois considéré comme étant un organe fonctionnel à part entière, ceci est dû à sa complexité et à ses rôles majeurs qui lui sont propres pour maintenir l’équilibre de l'organisme.
La digestion
Parmi ces rôles essentiels il y a la digestion, les fibres alimentaires qui ne sont pas digérées par les enzymes digestives sont dégradées dans le côlon par le microbiote intestinal, elles lui servent de nutriments. Une enzyme digestive est une substance organique protéique qui permet de découper les grosses molécules alimentaires pour obtenir des éléments de petites tailles, les nutriments. Ces derniers sont ensuite absorbés par l’intestin grêle, qui est le lieu de l’absorption des nutriments.
Une barrière efficace contre les pathogènes
Le microbiote intestinal est également une barrière protectrice contre les éléments extérieurs pathogènes, responsables de maladies. Il est possible de les ingérer au cours d’une prise alimentaire, la plupart sont détruits par les sucs gastriques acides de l’estomac lors de la digestion mais certains y résistent.
Alors, pour se défendre, les bactéries de la muqueuse de l’intestin vont émettre des substances néfastes pour lutter contre les pathogènes, elles sont nommées les bactéricides. De plus, elles élaborent également une stratégie qui consiste à piquer les nutriments consommés par bactéries néfastes pour leur nuire et qu’elles ne puissent pas se développer.
La synthèse de vitamines essentielles
Enfin, le microbiote intestinal joue un rôle clé dans la synthèse de certaines vitamines, comme la vitamine K2, B8 ou encore le vitamine B12.
Cette liste est non-exhaustive, les rôles cités ci-dessus restent les rôles majeurs du microbiote intestinal.
Comment améliorer le microbiote intestinal et comment le nourrir ?
Dans nos sociétés industrialisées, les aliments nutritifs et vivants - c’est-à-dire qui comportent des nutriments essentiels et des bactéries bénéfiques à la digestion et au microbiote intestinal - sont plus rarement consommés au profit d’aliments industriels transformés ou ultra-transformés, pauvres en nutriments et en bactéries intéressantes.
Les méthodes de conservations industrielles actuelles ont une forte tendance à tuer les bactéries existantes au sein des aliments afin d’éliminer tous les microorganismes, pathogènes ou non, et de conserver les denrées alimentaires sur une plus longue durée (pasteurisation, stérilisation…).
Il est alors intéressant d’intégrer de manière consciente des aliments composés de bactéries bénéfiques à l’équilibre du microbiote intestinal, et par répercussion à l’équilibre de l’ensemble de l’organisme, par différents moyens simples et naturels que nous allons découvrir dès à présent.
Les probiotiques et les prébiotiques
Tout d’abord, les probiotiques, aussi appelés ferments microbiotiques, sont des microorganismes vivants, tels que des bactéries et des levures. Ils permettent de peupler le microbiote intestinal et prennent soin des bactéries déjà existantes sur la muqueuse des intestins.
Quant aux prébiotiques, ce sont des substances organiques qui ne subissent pas le processus de digestion et qui servent de nutriments aux bactéries du microbiote intestinal, elles le nourrissent et le soutiennent. Les prébiotiques sont généralement composés de sucres appelés oligosaccharides et polysaccharides.
Les probiotiques et les prébiotiques peuvent être apportés à l’organisme de manière naturelle grâce à l’alimentation.
Les produits fermentés
Les probiotiques se trouvent le plus généralement dans les denrées alimentaires fermentées comme le kéfir et le kombucha. Ce sont des boissons composées principalement d’eau et qui ont la possibilité de fermenter grâce à des bactéries et des levures qui permettent le développement de différentes souches au sein de la boisson. Lors de leur consommation, les souches sont ingérées et peuvent ensuite entretenir le microbiote intestinal et le peupler. Ces boissons fermentées sont légèrement pétillantes et possèdent un léger goût acidulé doux et agréable.
Dans la catégorie des aliments fermentés, il existe également les légumes lacto-fermentés. La lacto-fermentation est une technique ancestrale de conservation des aliments qui nécessite trois produits : de l’eau, du sel et le légume sélectionné.
Placés dans un bocal hermétique, les aliments macèrent à l’aide de la combinaison de sel et d’eau. C’est à ce moment que les populations microbiennes bénéfiques à l’organisme se développent. Ces bactéries sécrètent des substances dont l’une d’entre elles est l’acide lactique, cet acide lactique permet aux aliments de ne pas pourrir et évite le développement de souches pathogènes, potentiellement néfastes pour l’être humain.
Les aliments fermentés sont donc un bon moyen d’ingérer des bonnes bactéries, et autres microorganismes, afin de prendre soin du microbiote intestinal déjà existant et de réensemencer le tube digestif.
Concernant les prébiotiques, ils sont généralement présents dans les aliments qui contiennent des fibres comme l’artichaut, l’oignon, le poireau, l’ail, le topinambour ou encore le salsifis.
Les compléments alimentaires
Il existe également des probiotiques et des prébiotiques sous forme de compléments alimentaires à prendre en cure.
Dans le cadre d’une complémentation, rapprochez-vous d’un professionnel de santé compétent qui saura déterminer de façon individualisée ce qui correspond à vos besoins précis. Il saura également vous renseigner sur la durée de la cure et la fréquence des prises du complément alimentaire.
De façon générale, une hygiène de vie adaptée et individualisée ainsi qu’une alimentation équilibrée participent à maintenir un microbiote intestinal optimal.
Les plantes
Les plantes sont également des éléments intéressants pour prendre soin du microbiote intestinal et de son tube digestif.
Elles se présentent sous différentes formes galéniques comme les capsules, les gélules, les teintures-mères ou encore les sirops et peuvent être consommées notamment en cure. Une forme galénique permet de conditionner le principe actif de la plante afin qu’il soit disponible à la consommation. Chaque forme galénique offre une biodisponibilité différente. La biodisponibilité d’une substance représente sa possibilité à être absorbée par l’intestin grêle et assimilée jusqu’aux cellules cibles pour que la molécule active ait plus de chance d’être efficace.
Parmi les plantes utiles pour le microbiote intestinal il existe, la chlorelle (Chlorella vulgaris, Chlorella communis) qui aide à accroître la croissance de la microflore intestinale bénéfique, le thé (Camellia sinensis) qui entretient une flore intestinale saine, l'ail (Allium sativum) qui contribue au maintien de l'équilibre microbien intestinal et à la défense contre les micro-organismes nocifs et, enfin, l'aloès (Aloe barbadensis) qui est susceptible d'aider à favoriser un transit régulier. Il en existe d’autres.
Le microbiote intestinal : une diversité microbienne essentielle !
Comme vous l’aurez compris, le microbiote intestinal œuvre au sein de l’intestin grêle et du côlon et est indispensable pour maintenir l’équilibre de l’organisme afin qu’il fonctionne de façon optimale.
Le microbiote intestinal est un écosystème complexe, peuplé de milliards de microorganismes bénéfiques. C’est pourquoi des recherches sont encore à ce jour en cours, dont le but est de tenter de comprendre ce fantastique univers. Les scientifiques en charge de ces questions s’interrogent à ce jour sur l’interaction possible entre le microbiote intestinal et le cerveau, de belles surprises nous restent à être découvertes.
En attendant, maintenir une hygiène de vie convenable et un équilibre alimentaire adapté à chacun permet de prendre soin du microbiote intestinal, de sa digestion et de sa santé en générale en apportant notamment les nutriments nécessaires.
Clara Del Rio Y Quintana
Rédactrice spécialisée en Naturopathie
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