Manque d’entrain, surmenage, baisse de la vigilance et de la concentration, difficulté à gérer ses émotions, somnolence, manque de sommeil… et si c'était de la fatigue nerveuse ? Cette fatigue nerveuse peut être liée à une multitude de causes, bien qu’elle soit parfois difficile à identifier.
Dans cet article, nous allons voir comment distinguer la fatigue nerveuse de la fatigue physique, et comment agir préventivement ou y remédier avec des moyens simples et naturels.
Qu’est-ce que la fatigue nerveuse ?
La fatigue nerveuse intervient souvent dans le cadre d’une vie agitée avec des rythmes de vie inadaptés, du surmenage ou un environnement stressant. Nous pouvons également parler de charge mentale, de fatigue intellectuelle et parfois de fatigue glandulaire ou surrénalienne.
Elle se caractérise par un état apathique, un manque d’énergie permanent, une somnolence, un manque de sommeil et une difficulté à gérer ses émotions. Les personnes souffrant de fatigue nerveuse se sentent notamment à fleur de peau.
Quelles sont les causes de la fatigue nerveuse ?
Le contexte environnemental dans lequel évolue la personne qui éprouve cette sensation d’épuisement permanent est souvent la cause.
La fatigue nerveuse peut survenir à la suite des situations suivantes :
- isolement professionnel ou personnel
- contexte familial ou professionnel tendu
- succession de mauvaises nouvelles
- surmenage
- période stressante (examens, rendez-vous, entretiens, réunions…)
- rythme de vie intensif ou inadapté
- manque de sommeil
- surcharge de travail
- obligations sociales
Tous les petits tracas de la vie quotidienne peuvent devenir source de fatigue nerveuse, s’ils deviennent récurrents ou non résolus. La chronicité, l’intensité et l'enchaînement de ce surmenage provoque une tension et un état de vigilance permanent qui conduit à un manque de repos et à une incapacité de récupération, pouvant ainsi aboutir à une fatigue nerveuse.
Comment s’installe la fatigue nerveuse ?
La fatigue nerveuse est la conséquence d’une sollicitation excessive du système glandulaire dû au surmenage et au manque de récupération. Dans cette situation, les systèmes chargés de réguler ces fonctions s’épuisent, une résistance à certaines hormones s’installe forçant le système à produire toujours plus. Le métabolisme est en surrégime, les réserves minérales s’amenuisent et la fatigue nerveuse s’installe.
Comment se manifeste la fatigue nerveuse ?
La fatigue nerveuse se manifeste lorsque les systèmes nerveux et glandulaire deviennent résistants à certaines hormones de régulation du métabolisme et n’arrivent plus à s'adapter à la demande, obligeant ainsi l’organisme à puiser dans ses réserves.
La fatigue nerveuse se manifeste principalement par des désordres cognitifs tels qu’une sensation d’épuisement permanent, un manque de sommeil, une difficulté de concentration, un brouillard mental, une irritabilité, une mélancolie, une lassitude, une anxiété ou encore une démotivation globale.
À moyen terme, l’état apathique et le manque d’entrain peuvent occasionner une diminution de l’activité physique. Cette sédentarité peut à son tour engendrer des désagréments tels qu’une prise de poids, des courbatures ou des raideurs dues au manque d’oxygénation, des insomnies dues au manque d’activité, etc.
Quelles différences entre fatigue physique et nerveuse ?
La fatigue physique est facilement identifiable, elle se caractérise par des difficultés à se mouvoir, une sensation d’articulations rouillées ou encore des courbatures. La fatigue physique résulte la plupart du temps d’efforts intenses et soutenus, à la suite d’une nuit perturbée ou durant une période de récupération.
Dans la majorité des cas, une bonne nuit de sommeil, du repos et un peu de ménagement suffisent à récupérer et à supprimer ces désagréments.
A contrario, on parle de fatigue nerveuse lorsque la sensation d'épuisement dure dans le temps et s’accompagne de désagréments physiques et cognitifs. La récupération devient difficile et divers signes se remarquent : manque d’entrain, difficulté d'endormissement, trou de mémoire, démotivation, anxiété, vertiges, baisse d'énergie, somnolence, contractures diffuses sans causes identifiées…
La fatigue nerveuse amène à une sensation d'épuisement qui devient permanente, cet état apathique devient chronique et le repos ne permet pas le retour à un état psychique et physique normal.
Comment prévenir la fatigue nerveuse ?
Pour fonctionner correctement, notre rythme circadien nécessite un mode de vie équilibré qui comprend des périodes d’activités avec des phases de stress brèves, ponctuées de périodes de repos réguliers (physique et mental), et d’un sommeil récupérateur.
De manière générale, notre métabolisme n’apprécie pas le surmenage et notre système nerveux est adapté pour ne fonctionner que brièvement sous l’effet du stress, initialement utile pour répondre à l'instinct de survie lors d’un combat ou d’une fuite.
Le surmenage et le stress chronique entraînent une sursollicitation métabolique, une résistance et l’épuisement des systèmes. La meilleure façon d’éviter cet épuisement et de prévenir la fatigue nerveuse est de rester à l'écoute de son corps en identifiant les moindres signes de fatigue : yeux qui piquent, bâillements, baisse de concentration, engourdissements, esprit cotonneux, sensation de lassitude, brouillard mental…
Si tel est le cas, octroyez-vous des pauses régulières et n’hésitez pas à faire des micro-siestes si vous en ressentez le besoin. De plus en plus d’entreprises ont compris l'intérêt de ces temps de repos sur la performance et offrent à leur employés des coins repos, si cela n’existe pas encore dans votre société, soumettez l’idée d’une “salle d’optimisation des performances”, autrement dit, un coin sieste !
Une autre manière de prévenir la fatigue nerveuse est de rester en alignement et en cohérence avec vos besoins et vos envies. En effet, un environnement ou un mode de vie inadapté à vos aspirations profondes occasionne un effort permanent d'adaptation et peut mener à une fatigue mentale. Pour éviter cela, pensez à écouter vos propres envies.
Comment récupérer d’une fatigue nerveuse ?
Comme nous l’avons abordé au début de cet article, la fatigue nerveuse est la conséquence de la résistance métabolique, de la sur-sollicitation et de l’épuisement du système. Pour s’adapter, le métabolisme puise dans ses réserves, c’est pourquoi nous allons à présent voir comment aider le métabolisme à récupérer suite à une fatigue nerveuse.
Les cinq piliers fondamentaux pour mieux récupérer sont : ralentir, se reposer, respirer, se ressourcer, et adapter son alimentation.
Ralentir
En cas d’épuisement et de surmenage, apprenez à déléguer et n’hésitez pas à demander de l’aide, ne soyez pas dans la résistance et l'adaptation contrainte permanente. Pour cela, n'hésitez pas à soumettre vos idées, vos envies et faites part de vos besoins. Revoyez vos objectifs à la baisse, au moins le temps de vraiment recharger vos batteries. Restez à l’écoute de votre corps pour éviter le surrégime.
Se reposer
Faites des pauses régulières grâce aux micro-siestes, à un moment de détente, une séance de méditation, une promenade, une séance d’étirements ou de respiration. Si vous sentez que vous avez du mal à récupérer malgré cela, octroyez-vous un temps rien que pour vous : petites vacances, journée ou demi-journée de congé, week-end bien-être… Gardez à l’esprit que ce n’est pas du temps perdu. Tout comme chaque activité intense (physique ou mentale) devrait être suivie d’une période de récupération, vous pouvez également faire une pause, même de courte durée, elle sera toujours bénéfique.
Pensez enfin à chouchouter votre sommeil, il est essentiel pour lutter contre la fatigue nerveuse, pour cela vous pouvez consulter notre précédent article “Comment favoriser votre sommeil ?”.
Respirer
Rien de tel que de prendre l’air pour se ressourcer ! Balades, randonnées, marche à pied, vélo… Prendre régulièrement le grand air est idéal pour respirer, se détendre, ainsi que pour relancer le métabolisme grâce à l'oxygénation. Une activité physique régulière est bénéfique dans le cadre de la récupération de la fatigue nerveuse. Les exercices de respiration, la cohérence cardiaque ou encore le yoga sont vos alliés.
Se ressourcer et se relaxer
Prendre du temps pour soi, s’écouter, se recentrer, faire des activités que l’on aime ou qui font sens pour nous : tout est pour revenir à soi. On prône le fait d’être altruiste mais on s'oublie souvent. Se faire plaisir et le partager est parfois aussi énergisant qu’une bonne sieste !
Adapter son alimentation
Puisque la fatigue nerveuse oblige le métabolisme à ralentir et à puiser dans les réserves, une bonne hygiène de vie et une alimentation équilibrée sont essentielles dans le cadre d’une récupération optimale.
Certains micronutriments, notamment les vitamines tels que la biotine (B8), la cobalamine (B12), la thiamine (B1), la niacine (B3), la vitamine C et les folates ainsi que le magnésium contribuent au fonctionnement normal des fonctions psychologiques.
Si vous souhaitez vous supplémenter, demandez conseils à votre naturopathe et demandez l’avis de votre médecin. Les vitamines du groupe agissent de manière symbiotique, il est préférable de choisir un complexe multivitaminé pour vous complémenter.
Voici les aliments à privilégier pour surmonter un épisode de fatigue nerveuse.
La biotine
Elle contribue au maintien des fonctions psychologiques normales. La vitamine B8 est contenue dans les bananes, les fraises, les framboises, le choux fleur et les œufs.
La cobalamine
Nous retrouvons cette vitamine dans les abats et les petits poissons gras tels que le maquereau, les sardines, harengs, sprats, foie de morue. La cobalamine se trouve dans les aliments d’origine animale de manière générale. La vitamines B12 et les acides gras contribuent au maintien des fonctions cognitives normales.
La thiamine
La levure alimentaire et les graines contiennent de la vitamine B1 en bonne quantité. Vous pouvez les consommer dans vos salades ou en collation par exemple. Vous en trouverez également dans la gelée royale, le son de riz et les noix de macadamia. Notons que l'alcool diminue l’absorption de la thiamine et augmente les besoins du métabolisme en thiamine. Pour préserver vos réserves et votre organisme, modérez votre consommation d’alcool.
La niacine
La niacine, ou vitamine B3, est un précurseur de la nicotinamide adénine dinucléotide (NAD). La NAD est responsable de nombreux processus enzymatiques nécessaires au métabolisme des glucides, des lipides et des protéines. Elle entre également dans la chaîne de production d'énergie. C’est pourquoi elle possède un rôle primordial pour vaincre un épisode de fatigue nerveuse. Afin de maintenir un taux satisfaisant de vitamine B3, consommez régulièrement des œufs, des abats, de la volaille, des champignons et des céréales complètes.
La vitamine C
La vitamine est particulièrement contenue dans les fruits et les légumes tels que les agrumes, les fruits rouges, le kiwi, la goyave, la papaye, le poivron, le cresson, l’acérola, les choux… Elle contribue à des fonctions psychologiques normales.
Les folates
Présents dans les abats, la levure alimentaire, les feuilles vertes des végétaux (épinards, salades, choux…), les légumineuses et les fromages fermentés ou vieillis, les folates jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement du système nerveux et contribuent aux fonctions psychologiques normales. Pour garantir un apport optimal en acide folique, consommer vos aliments crus en salade.
Le magnésium
VOUS AUREZ BESOIN DE
Cet élément minéral agit en synergie avec les vitamines précédemment citées et intervient dans de nombreux processus physiologiques, il contribue notamment au fonctionnement normal du système nerveux et des fonctions psychologiques normales. Les aliments qui en contiennent le plus sont les algues, les fruits de mer, les fruits à coque, les graines ainsi que les herbes aromatiques par exemple le basilic, la menthe ou encore le persil.
Si vous souhaitez vous supplémenter en vitamines et magnésium, demandez préalablement l’avis de votre médecin.
Conclusion
Pour prévenir la fatigue nerveuse, il est nécessaire de prendre soin de son hygiène de vie, de respecter ses propres rythmes, de s’écouter et, surtout, de ralentir le rythme dès que le besoin s’en fait sentir, vous éviterez ainsi de tirer sur la sonnette d’alarme et d’épuiser vos réserves.
Revenir à soi, c’est être altruiste !
Jennifer Provost
Rédactrice spécialisée en Naturopathie
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