L’ortie (urtica dioica ou urtica urens) est une plante très répandue dans la nature et bien connue de tous pour ses effets urticants sur la peau. Considérée à tort comme une envahissante mauvaise herbe, l’ortie est pourtant une plante qui vaut de l’or. En effet, c’est une plante dont on peut utiliser toutes les parties : ses racines, sa tige, en passant par ses feuilles ainsi que ses graines.
Cette plante est traditionnellement utilisée depuis des millénaires pour soutenir les reins dans leurs fonctions, pour maintenir une peau saine mais aussi pour la santé articulaire ou même en tant que tonique, en raison de sa grande teneur en vitamines et minéraux. C’est une plante très polyvalente que nous avons parfois du mal à classer dans une catégorie.
Mais alors, qu’est-ce que l’ortie piquante ? Comment était-elle utilisée par nos ancêtres ? Comment l’utiliser et quels sont ses bienfaits ?
Dans cet article nous verrons à quel point cette « mal-aimée » est une véritable plante couteau-suisse, tant en cuisine qu’en alliée bien-être.
Qu’est-ce que l’ortie piquante ?
La grande ortie (urtica dioica), ou l’ortie brûlante (ou petite ortie – urtica urens), sont deux plantes aux propriétés quasiment identiques et pourtant différentes d’un point de vue botanique. Elles font partie de la famille des urticacées. Leurs propriétés urticantes leur ont donné leur nom scientifique. En effet, urtica vient du latin urere qui signifie « brûler », en allusion aux poils raides urticants (appelés dards) qui sécrètent un liquide très irritant et qui se retrouvent sur les plantes de ce genre.
Nous pouvons faire la distinction botanique entre urtica dioica et urtica urens par quelles caractéristiques simples.
La grande ortie est la plus commune, nous nous y sommes certainement tous déjà frotté au moins une fois ! C’est une herbacée dioïque allant de 30 cm à 1m20 de hauteur. Cette vivace vigoureuse possède des poils urticants et de petits poils souples sur sa tige, ainsi que des feuilles. Celles-ci sont d’un vert plutôt foncé et recouvertes de poils urticants hérissés.
La petite ortie, quant à elle, est une monoïque annuelle et atteint rarement plus de 60 cm. Elle possède uniquement des poils urticants et sa brûlure est plus virulente. Sa feuille vert clair est brièvement pétiolée et est aussi longue que large.
Leurs feuilles contiennent de nombreux flavonoïdes et tanins, des composés phénoliques, ainsi qu’une grande quantité de vitamines (vitamines C, D, E, K et du groupe B) et de minéraux (fer en grande quantité, silice, phosphore, calcium, potassium…). Les grande et petite orties contiennent également des protéines d’excellente qualité puisque leur composition est équilibrée en acides aminés. En effet, sur les 20 acides aminés existants, tous sont retrouvés dans l’ortie ! Sa teneur en protéines représente plus de 40 % de la masse sèche de la feuille, soit plus que le soja.
Quant aux racines, elles contiennent essentiellement des lectines, des polysaccharides, des stérols et des lignanes.
Leurs poils fins et durs contiennent des principes actifs en tout genre, qui sont responsables des agressions : acide formique et acétique, histamine, sérotonine, acétylcholine et même des leucotriènes.
Cultures et traditions autour des bienfaits de l’ortie piquante
Depuis l’Antiquité et dans de nombreuses cultures, l’ortie est considérée comme une plante « magique ». On attribue depuis longtemps à l’ortie des vertus de « plante protectrice symbolique », en raison de ses « épines ».
L’ortie piquante fait partie d’une recette de soupe qui nous provient du Moyen-Âge : « la soupe aux neuf herbes ». Cette soupe était composée d’herbes sauvages printanières (pissenlit, ail des ours, ortie…) et était traditionnellement consommée le jeudi saint.
Les bienfaits de l’ortie piquante
L’ortie en tant que drainante et alliée des reins
Nous avons pu constater que l’ortie était une assainissante pour les sols, mais elle est également utilisée pour le drainage de l’organisme. Elle est utilisée pour faciliter les fonctions d’élimination de l’organisme. Les bienfaits drainants de l’ortie piquante reposent sur sa teneur élevée en chlorophylle et en minéraux, notamment le potassium. Cependant, elle a une action toute particulière sur le fonctionnement des voies urinaires. Elle est d’ailleurs traditionnellement utilisée pour soutenir la fonction excrétoire des reins et ainsi, favoriser l’élimination rénale de l’eau.
Les bienfaits de l’ortie piquante pour les articulations
L’ortie est traditionnellement utilisée pour soutenir le système locomoteur. En effet, elle aide à maintenir la mobilité et la flexibilité des articulations, des muscles et des tendons.
Ses propriétés urticantes étaient d’ailleurs valorisées par l’Abbé Kneipp qui recommandait la friction ou la flagellation à base de bouquets d’orties fraîches pour le bien-être articulaire ; coutume traditionnelle qui demande certes, du courage et un certain effort sur soi-même.
L’ortie pour tonifier l’organisme
Cette « plante ferreuse » renferme un cocktail de vitamines et sels minéraux qui fait d’elle un véritable tonique pour l’organisme. Les bienfaits de l’ortie piquante aident à se sentir plus énergique en soutenant les défenses naturelles de l’organisme. Elle a la capacité de favoriser la vitalité de l’organisme, non seulement par sa richesse en oligoéléments mais aussi, par sa richesse en chlorophylle.
L’ortie pour la santé cardiaque et la circulation sanguine
Encore une fois grâce à sa richesse en chlorophylle, également nommée “sang vert des plantes” car peu de choses la distinguent de l’hémoglobine, l’ortie favorise le bien-être circulatoire et le confort des jambes. Les bienfaits de l’ortie piquante aident également à maintenir la santé cardiaque.
L’ortie comme alliée minceur
Comme nous l’avons vu plus haut, l’ortie stimule les fonctions d'élimination de l’organisme, ce qui en fait une vraie alliée minceur. Les bienfaits de l’ortie piquante en tant que plante “drainante” et “minceur” se retrouvent surtout dans les formes galéniques aqueuses de l’ortie.
Les bienfaits de l’ortie piquante pour la peau, les ongles et les cheveux
Enfin, l’ortie est traditionnellement utilisée pour consolider les ongles et les cheveux grâce à sa teneur en minéraux et oligoéléments, mais aussi pour contribuer à une peau saine et nette.
En cosmétique populaire, elle est très utile pour les cheveux gras, cassants ou ternes. Pour cet usage cosmétique, on associera l’ortie au romarin en lotion capillaire afin d’activer la circulation sanguine du cuir chevelu et nourrir les racines du cheveu avec de bons nutriments. Utilisée de la sorte, elle stimule la force des cheveux et le métabolisme pilaire, encore et toujours grâce à sa teneur en minéraux et oligo-éléments. Les bienfaits de l’ortie piquante sont également reconnus pour contribuer à réduire les impuretés de la peau. En effet, grâce à son action drainante elle est traditionnellement utilisée pour les états séborrhéiques de la peau. Pour cette action, on obtient de bons résultats avec le jus de la plante fraîchement pressé.
Comment profiter des bienfaits de l’ortie ?
Il est possible de bénéficier des bienfaits de l’ortie de bien des façons !
Les bienfaits de l’ortie piquante en cuisine
Nos grands-mères le savaient déjà depuis longtemps : il est tout à fait possible de consommer et cuisiner l’ortie comme n’importe quel légume : en salade, tartare, purée, soupe, quiche... Son goût est minéral et « vert ». Il est relativement doux, mais parfois déplaisant pour certaines personnes.
Cuite, séchée, blanchie, hachée ou mixée, l’ortie perd son pouvoir urticant. Il n’y a donc plus aucun risque de piqûres. En revanche, si nous souhaitons consommer l’ortie crue, en salade par exemple, il faudra veiller à la hacher très finement et la vinaigrer généreusement.
Les bienfaits de l’ortie piquante en infusion ou décoction
Les feuilles de l’ortie sont généralement utilisées en infusion, et ses racines en décoction.
Il est possible de faire son infusion avec des feuilles fraîches. Voici ci-dessous des dosages indicatifs avec l’ortie séchée pour réaliser son infusion à la maison.
On conseille habituellement 25 grammes de plante sèche par jour et par litre d’eau. Pour réaliser une tasse, on pèse 1,5 grammes de masse sèche que l’on porte à ébullition dans 250 ml d’eau initialement froide ou en versant de l'eau frémissante non bouillante directement sur la plante. On laisse infuser 10 minutes et on filtre ensuite l’infusion.
L’infusion d’ortie a une couleur verte très foncée, presque noire, et un goût fort et herbeux. Ceci pouvant ne pas plaire à tous, il est également possible de réaliser une infusion à froid. Cette technique permet de conserver certains vitamines et minéraux détruits par la chaleur, de minimiser l’apparition des tanins (ce qui donne envie d’uriner fréquemment) et de donner à l’eau d’ortie un délicieux goût de banane ou de miel de fleurs. Pour ce faire, il suffit de placer 25 grammes de feuilles d’orties séchées dans 1 litre d’eau et de laisser reposer toute une nuit avant de filtrer le lendemain matin.
La racine étant plus coriace, on opte pour la décoction pour en tirer tous ses bienfaits. Pour cette préparation, on conseille habituellement 40 grammes de masse sèche par jour et par litre d’eau. Pour une tasse, nous prenons les mêmes quantités que pour l’infusion. L’eau doit ensuite être portée à ébullition pendant 1 minute puis, en retirant du feu, on laisse infuser 10 minutes pour finalement filtrer le mélange.
Les bienfaits de l’ortie piquante en extraits secs
Les bienfaits de l’ortie piquante sont également accessibles sous forme de gélules, en tant que complément alimentaire. En effet, la plante est réduite en poudre puis encapsulée après avoir été séchée et broyée. Nous pouvons également accéder aux bienfaits de l’ortie sous forme de poudre, en la saupoudrant sur nos salades ou l’ajout à nos smoothies par exemple.
Les bienfaits de l’ortie piquante sous forme liquide
Nous pouvons aussi consommer l’ortie en teinture-mère, sirops, sucs et jus frais.
Parmi toutes les formes galéniques existantes, celles à préférer restent ces dernières :
- jus frais fait minute à l’extracteur ;
- ampoules buvables (souvent associé à de la silice) ;
- SIPF (Suspension Intégrale de Plante Fraîche) ;
- EPS (Extrait de Plante Standardisé).
VOUS AUREZ BESOIN DE
Précautions d’emploi
Même si les bienfaits de l’ortie piquante sont étudiés et reconnus, la prise de plantes n’est jamais sans risques et nécessite certaines précautions. L’ortie étant très riche en principes actifs, il est important de respecter les dosages et de limiter la durée d’utilisation.
De manière générale, il est recommandé de toujours demander conseil à votre médecin et de vous faire accompagner par un praticien expérimenté ; ils sauront vous orienter sur la forme à utiliser et la quantité pouvant être consommée.
Comment cueillir l’ortie sans se piquer ?
Vous connaissez un coin de nature que l’ortie a investi ou vous possédez un jardin dans lequel les orties aiment s’épanouir ? Alors voici comme vous pouvez la cueillir en toute sécurité, pour ensuite profiter des bienfaits de l’ortie piquante.
Tout d’abord, si vous récoltez l’ortie en pleine nature, il faudra être attentifs aux lieux de cueillette. En tant que « dépurative », l’ortie capte les métaux lourds et déchets des sols. On évite alors les bords de route, les sites passants ou les terrains traités.
La récolte des feuilles se fait lorsqu’elles sont encore jeunes et tendres, avant que l’ortie ne fleurisse, c’est-à-dire au début du printemps, vers mars-avril. En effet, c’est à ce moment que les feuilles sont très concentrées en principes actifs, ont un goût bien plus agréable que la plante adulte. Les racines, quant à elles, se récolteront plutôt en automne : on trouvera une grande quantité de nutriments dans la racine à cette période, la plante se préparant pour l’hiver.
Il est également intéressant de savoir que nous cueillons plus aisément la grande ortie (urtica dioica) que la petite ortie (urtica urens), car cette dernière est moins fréquente à l’état sauvage et brûle davantage que sa grande sœur.
Pour cueillir l’ortie sans se blesser, il est possible de la cueillir le plus bas possible, à ras de terre, car il y a peu de poils urticants. Il vous faut ensuite lisser la plante du bas vers le haut car les poils urticants sont orientés vers le haut. Aussi, le risque de piqûre est moins important par temps chaud ou après la pluie : l’histamine et l’acide formique contenus dans ses dards étant solubles dans l’eau.
Si cela paraît trop aventureux, il est évidemment possible d’enfiler des gants épais et de s’armer d’une paire de ciseaux. Une fois cueillie, frottez les feuilles les unes contre les autres permet de « casser » les piquants de l’ortie.
Si malgré toutes ces précautions vous souffrez de la caresse de l’ortie, il est possible de frotter la zone qui démange et brûle avec des feuilles de plantain, de sureau ou d’oseille ; plantes qui ne sont jamais bien loin en général…
Conclusion : peut-on encore douter des qualités de l’ortie ?
Malgré une certaine méfiance pour cette plante ambivalente, l’ortie est belle et bien une plante aux mille vertus. C’est une plante très complète que nous pouvons consommer régulièrement pour ses bienfaits culinaires et bien-être.
Cette pionnière colonisatrice a mené « la vie dure » à l’homme et ce dernier n’a pas manqué de le lui reprocher. Pourtant, l’ortie est une bénédiction locale ! Les bienfaits de l’ortie piquante accompagnent l’humanité depuis des centaines d’années : elle mériterait une meilleure réputation et une plus large utilisation.
Devant l’ensemble de ces signes favorables et si les précautions d’utilisations sont respectées, l’ortie a toute sa place dans nos quotidiens.
Emma Bagamyan
Rédactrice spécialisée en Naturopathie
3 Commentaire(s)
en plus de ses vertus dermatologiques et antirhumatismales indéniables,.
Au fait c'est une vraie alliée
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